Ces jours-ci commence la convention
citoyenne pour la fin de vie. En sortira-t-il une nouvelle loi ? on peut
en douter sachant que ni le président Hollande ni le président « Macron I »
n’avaient osé le faire. Il est vrai que la loi Leonetti, promulguée le 22 avril
2005, a été adoptée après de nombreux échecs : proposition du sénateur
Henri Caillavet en avril 1978 ou modifications des sénateurs Bœuf et Laucournet
en mai 1989. Mais pourquoi faudrait-il une nouvelle loi ?
La loi Leonetti qui s’applique actuellement,
plus ou moins bien (problèmes liés au milieu médical, mauvaise connaissance de
la loi par le public…), aide néanmoins dans de nombreux cas. Mais elle est
limitée de plusieurs manières :
- · Elle permet de réduire les souffrances du
malade mais, sauf en de rares exceptions, n’est pas sensée réduire la durée de
vie de celui-ci.
- Elle a l’avantage de permettre de prendre des décisions quand le malade est incapable de le faire ; mais si ce dernier a toute sa tête et veut « activer sa fin de vie », nul ne peut tenir compte de son avis.
- · Elle s’applique à l’hôpital mais qu’en est-il
de la médecine de ville ? Je connais des cas où des médecins ont pris des
décisions difficiles mais en contradiction avec la loi Leonetti.
- · Elle ne donne pas au fur patient la possibilité
d’anticiper son choix de fin de vie.
Il est donc normal de songer à
une nouvelle loi. Pas question d’en discuter les détails d’application, ce
serait trop compliqué ; il me semble que bon nombre de parlementaires sont
capables de le faire, ne serait-ce qu’en s’inspirant des lois existantes,
d’autres pays européens comme la Belgique ou la Suisse en ayant depuis des
années.
Une remarque préliminaire, je n’aime pas le
terme d’euthanasie ; ce terme est certes exact, sémantiquement parlant, mais il
est très utilisé par les adversaires d’une nouvelle loi car ce terme est devenu
péjoratif, en particulier du fait des crimes nazis. Les expressions tels que « choix
de la fin de vie » ou « suicide assisté » me semblent plus
exacts et devraient être employés préférentiellement
Pourquoi une telle loi ? parce que je
veux disposer pouvoir de ma vie et de ma mort comme tout être responsable, que
je ne veux laisser ni aux médecins ni à mes proches l’obligation de faire ce
choix ; ce serait pour moi une lâcheté, lâcheté que la loi m’oblige
actuellement à assumer. Je sais que la plupart des religions sont contre mais
ce n’est pas un argument valable, même si je suis croyant, car une telle
décision est un acte personnel, qui devrait pouvoir se prendre « à tête reposée »
et non pas dans l’urgence. Ce qui ne veut évidemment pas dire qu’il ne faille
pas de contrôle médical car, bien sûr, il faudra vérifier que cette décision
soit prise par la personne en toute connaissance de cause et non pas lors d’une
dépression. Il est donc très important que les parlementaires, une fois
déterminée la position je l’espère favorable de la Convention, écrivent les
termes exacts et précis qui régiront cette future liberté.
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